Les 5 piliers du vieillissement cutané

À mesure que la peau vieillit naturellement, une série d’événements se produit qui en modifie la composition histologique et moléculaire, ce qui a des effets sur son niveau d’hydratation, son éclat, la présence de rides ou son élasticité, entre autres choses.

En nous fondant sur les preuves scientifiques, nous pensons qu’il y a cinq piliers fondamentaux qui contribuent significativement au maintien et à la régulation du bon état de santé de la peau.

Avec l’âge, la peau perd son élasticité à cause d’altérations se produisant dans la composition du collagène et de l’élastine, des protéines clés pour maintenir la peau jeune et hydratée. Le collagène est une protéine libérée par les cellules de la peau dans l’espace intercellulaire pour former la matrice extracellulaire et interagir avec d’autres protéines présentes dans cet espace. Le collagène se regroupe pour former des structures fibrillaires et fait donc fonction de soutien des cellules de la peau. Le collagène confère élasticité et douceur à la peau et sa structure est une sorte de réseau de contention de nos cellules. Le collagène est synthétisé et se dégrade de manière naturelle dans la peau. À mesure que la peau vieillit, cet équilibre se rompt et la production de collagène naturel est inférieure à la vitesse de dégradation, ce qui donne lieu à un manque de collagène qui se traduit par des « signes de vieillissement » de la peau tels que : moins de douceur, plus de flaccidité, plus de déshydratation ou sécheresse et apparition de rides visibles. La concentration de collagène présent dans la peau a des effets directs sur la profondeur et l’épaisseur des rides.

Du point de vue histologique, la peau est formée de deux couches de cellules : l’épiderme et le derme. La zone où ces deux couches s’unissent est appelée zone de jonction dermo-épidermique et c’est là que se produit l’échange de nutriments et de métabolites (des déchets également).
Au cours de la vie, les cellules de la peau se divisent pour remplacer celles qui ont vieilli. Il faut considérer que le tissu épithélial se trouve constamment en cours de remplacement, le taux de division cellulaire dans ce tissu étant donc un des plus élevés de l’organisme. Notre matériel génétique, organisé en chromosomes à l’intérieur des cellules, possède une structure d’ADN répété qui en protège les extrémités, appelées télomères. La longueur de ces derniers est directement liée à l’état de vieillissement de nos cellules et de notre peau. Lors des divisions cellulaires progressives des cellules épithéliales, la longueur des télomères est compromise. En raccourcissant, ils cessent de protéger les extrémités de nos chromosomes ce qui donne alors lieu à la dégénération et la mort des cellules de la peau qui entraînent des processus inflammatoires et un stress oxydatif dans le tissu épithélial.

Avec le vieillissement, que ce soit pour des facteurs externes comme les rayons UV, la pollution, l’exposition à des agents chimiques, etc. ou internes physiologiques dus à la mort cellulaire ou à des processus inflammatoires, l’état d’oxydation de la peau est altéré et les cellules du système immunitaire et des radicaux libres – des molécules capables d’oxyder les protéines ou d’autres molécules en modifiant leur fonctionnement normal et sain – s’accumulent. 
Une peau atteinte d’une forte inflammation et contenant beaucoup de radicaux libres est une peau qui n’a pas un aspect sain, qui peut présenter des taches et un manque de fermeté ou d’éclat. C’est pourquoi les substances antioxydantes ont des effets si bienfaisants sur la peau à l’instar de tous les produits capables de maîtriser les processus inflammatoires auxquels la mort des cellules épithéliales donne lieu. La mort des cellules de la peau génère un aspect moins sain et une accumulation de déchets nuisibles au maintien d’une peau jeune et éclatante.

Il a été observé que, à mesure que les cellules vieillissent, la concentration de bêta-galactosidase (β-gal) augmente. La β-gal est une enzyme (protéine ayant une fonction spécifique) qui se charge de la fermentation des sucres. Une augmentation de la β-gal est associée à un dysfonctionnement ou un mauvais fonctionnement des lysosomes cellulaires (des organites ayant des enzymes importantes qui régulent plusieurs processus cellulaires comme la digestion intracellulaire de matériau interne et externe de la cellule, nutriments, etc.) et peut être considérée comme le début d’un effet dégénératif dans le tissu auquel la cellule appartient. La β-gal est considérée comme un marqueur important de sénescence et un élément clé pour le bon fonctionnement physiologique des cellules saines.

Comme nous l’avons vu, la peau est un tissu qui se trouve constamment en cours de remplacement cellulaire. Dans sa couche la plus extérieure, l’épiderme, il existe quatre types de cellules : les kératinocytes, les mélanocytes, les cellules de Langerhans et les cellules de Merkel. Les kératinocytes sont les cellules les plus abondantes de l’épiderme (environ 80 % des cellules épidermiques) et sont fondamentaux pour réguler la perméabilité de la peau, entre autres choses, Les mélanocytes sont les cellules qui produisent la mélanine qui a une importance majeure pour la protection contre les rayons UV. Dans le derme, la couche la plus intérieure, il y a surtout des fibroblastes, les cellules qui se chargent de la production de collagène. Le développement et la différenciation de ces cellules de la peau a lieu à partir d’un groupe de cellules souches pluripotentes, ou stem cells, qui se situent dans les couches les plus profondes de la peau. À mesure que la peau vieillit, le nombre de cellules souches diminue, la conséquence étant un plus faible taux de division des cellules épithéliales. Ceci se traduit par un effet important de vieillissement de la peau puisque les cellules mortes ne sont plus remplacées par de nouvelles cellules.